1961-1989
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne vaincue est amputée de vastes territoires à l'Est de la ligne Oder-Neisse puis divisée en 4 zones d’occupation contrôlées par les Soviétiques à l'Est, les Britanniques, les Américains et les Français à l’Ouest. Dans la zone soviétique se situe la ville de Berlin elle-même divisée en 4 secteurs d’occupation.
Le 24 juin 1948, en réponse à la décision des occidentaux de mettre en place une monnaie unique à l’intérieur de leur zone, le leader soviétique tente un coup de force et fait établir un blocus pour empêcher tout ravitaillement des quelque 2 millions de Berlinois vivant à l’ouest de la ville. Les axes ferroviaires et routiers sont systématiquement coupés et contrôlés par les Soviétiques. Après 11 mois et devant l’échec de son coup de force, Staline décide de lever le blocus.
Pourtant, Berlin-ouest continue d’être le principal espace de transit des Allemands de l’Est émigrant à l’Ouest. En 1958, plus de trois millions d’Allemands de l’Est ont fui pour la RFA. En plus d’amoindrir la main-d'œuvre en RDA, cette fuite montre aussi la faible adhésion à la soviétisation de l’Allemagne de l’Est.
le berliner mauer (1961-1989) › aussi appelé le « mur de la honte » est érigé dans la nuit du 12 au 13 août 1961 par la RDA, soit en plein pont estival pendant lequel nombre de chefs d’état occidentaux sont en vacances. Le mur, bordé de mines anti-personnelles couvre 155km autour de Berlin-ouest et mesure près de trois mètre cinq de hauteur. Pour les visiteurs est assigné un unique point de passage: le checkpoint Charlie (situé entre Mitte et Kreuzberg). Le mur est doté d’un dispositif militaire complexe comportant un chemin de ronde, 302 miradors, 14 000 gardes, 600 chiens et une bonne quantité de barbelés. En tout, 140 personnes furent abattues intentionnellement ou accidentellement à la frontière berlinoise entre 1961 et 1989.
De ce fait, plus de 70 tunnels ont été creusés, essentiellement au début des années 60. souvent découverts par la Stasi (la police secrète est-allemande) avant de pouvoir être utilisés. D'autres se sont effondrés accidentellement ou ont été inondés par des eaux souterraines. des familles sont séparées, détruites par ce mur dont la présence empêche toute communication.
la chute du mur (1989) › retransmission en direct qui fait la une de tous les journaux télévisés du monde entier y compris sur la première chaîne est-allemande. Folle nuit du neuf novembre qui force les frontières. On prend la pioche à l’Est, on casse. Et la police est débordée, et la police en a marre d’interdire pour interdire. Liberté qui se hisse, on enlace l’Ouest de nouveau. on enlace celui qui était devenu étranger vingt-huit ans plus tôt. Et on offre du champagne. Et on offre du Coca-Cola à chaque Trabant qui passe à Berlin-Ouest sans visa, sans contrôle. Pour beaucoup c’est la première fois. Pour beaucoup c’est la nuit qui donne de quoi s’émerveiller. La peur de voir le mur reprendre ce qu'il a donné, d’avoir vécu le rêve de toute une vie l’espace de quelques heures.
la réunification (1990) › C’est très rapidement et après le délitement du régime est-allemand qu’on table sur la réunification, à savoir l’absorption de la RDA par la RFA. On veut éviter le flot migratoire qui précipite les anciens est-allemands à l’ouest. C’est un an seulement après la chute du mur de Berlin qu’aboutit la réunification des deux Allemagnes le 3 octobre 1990. Aujourd’hui, cette date est toujours considérée comme une fête nationale en Allemagne. La seconde conséquence de l’ouverture du Mur est la désintégration de l’empire soviétique (À Prague, en Bulgarie et dans les États baltes dès 1990) ainsi que la dissolution de l’URSS en 1991 qui met un terme à la guerre froide.
Pendant les semaines qui suivirent l’union l’euphorie qui accompagnait jusqu’alors le processus tomba sensiblement. Entre joie et inquiétude, les allemands de l’ouest commençaient lentement à se rendre compte des efforts qu’il fallait fournir pour aider, dans un esprit de solidarité, l’autre Allemagne. À l’inverse, la population est-allemande commençaient à ressentir un certain malaise à ce qui fût perçu comme un dépôt de bilan de la RDA qui, depuis 1986, poursuivait une dégradation économique.
good bye lenin! (1991) › le mur disparaît du centre-ville de Berlin en novembre 1990, le reste en 1991. Au total il a été physiquement détruit partout à l’exception de six sections conservées en souvenir. L’Est Side Gallery est le vestige le plus célèbre de l’ancien mur de Berlin et couvre 1,3km. En ancienne RDA on se débarrasse avec nostalgie ou non de son mobilier qu’on entasse dans les rues pour se ruer à Ikea. Les produits de l’ouest envahissent les commerces au profit des produits historiques qu’on trouvait à l’est depuis 1949. L’évolution est rapide mais le mur subsiste comme un fantôme au-dessus du ciel berlinois.