contexte › berlin, 1994

https://www.youtube.com/watch?v=JaU2AFJY09U
- Tu dirais quoi d'elle ?
- Elle je la vois comme un cri.
- Comme un cri.
- Un cri du coeur, un cri du corps, un cri.
- Un cri qui pique, un cri qui fait mal.
- Un cri qui recrache et gerbe ses enfants à plus en avoir d'estomac.
- Oui.
- Oui.
- Je dirais de Berlin qu'elle brûle.
- Je dirais de Berlin qu'elle s'écroule aussi.
- Je dirais de Berlin que je voudrais la peindre en couleurs qui n'existent pas.
- Je dirais de Berlin mon amour qu'elle fut victime.
- Oui.
- Mais qu'elle sera toujours ma plus belle blessure.
Parce que hurlent de ses entrailles les plus grandes infamies, parce que se murmure entre ses oreilles les plus grandes chutes d'une histoire sans fin. Parce que Berlin qui danse, Berlin qui se relève, Berlin qui jamais ne cesse, dans la nuit, de s'infiltrer entre les briques et de s'échouer entre les draps d'amants endormis. Berlin dont les restes du mur s'évaporent à mesure - puisqu'à Berlin j'y suis,
puisqu'à Berlin j'y resterais,
puisqu'à Berlin j'y mourrais.